Donnés à Bruxelles, ils sont entendus jusqu’à Paris…


Nog een interessant artikel van Scheidt-Boon, de Belgische tegenhanger van Ducretet, over de techniek van de toestellen in Laken, waarmee de Europese omroep ontstond, vóór er radiolampen in omloop waren.
ik geef eerst een eerste deel, door Gudo Nys ontdekt in het archief van Georges Gourski, Ere-Directeur-Generaal van de Technische Diensten van de B.R.T.-R.T.B.
Het is een eerste leesbaar deel van de tekst. De rest was afwezig. Na het verschijnen van onze boeken vond ik, goed verborgen, de volledige tekst maar praktisch onleesbaar (ik geef hem ook ter inzage onderaan).
Het lukte nu ook om het tweede deel te ontcijferen.


Vervolg.

Journal de Bruxelles, 31 03 1914, Des concerts retentissants.

Mais précisément, cette vitesse d’alternance des vibrations échauffait rapidement les microphones employés et finissait par les brûler.

On tâcha de remédier à ce grave inconvénient en faisant circuler sur les parties vives reproductrices du son, soit un courant d’air froid, soit un jet d’eau réfrigérant, mais les résultats ne furent pas suffisamment probants, et le microphone réfractaire à la combustion resta toujours la pierre d’achoppement à laquelle se heurtèrent les inventeurs.

M. J. Marzi, ancien directeur de l’administration supérieure des téléphones à Rome, a trouvé la solution du problème en s’écartant résolument des sentiers battus et en modifiant dans ses bases essentielles, le principe suivi jusqu’alors.

Au lieu d’employer de la grenaille dans laquelle passait le courant intensif, il a simplement fait circuler celle-ci dans l’appareil, de telle manière que, par leur chute continuelle, les grains de charbon se refroidissent constamment, et que le microphone, secondaire ou haut-parleur, amplifiant les sons du microphone primaire dans lequel on parle, et recevant l’intensité du courant électrique oscillatoire, n’est pas altéré par un surchauffement quelconque.

Cet appareil, en dehors de l’arc humide qui produit le courant de haute fréquence, ne mesure que 45 centimètres de hauteur et pèse à peine 4 kilogrammes, ce qui le rend pratique au plus haut degré.

Dans les essais faits en Italie en 1913, avec quatre arcs et un courant de 2.400 volt, les inventeurs ont pu faire entendre des signaux d’un bout à l’autre du pays, franchissant ainsi une distance de plus de 800 kilomètres.

A Bruxelles, ne disposant que d’un seul arc et d’un courant de 900 volts seulement, on a pu réaliser une portée de plus de 300 kilomètres (expérience officielle du 13 mars 1914 à 17 h ½, entre Laeken et Paris-Tour Eiffel).

Voulant couronner brillamment ces expériences, les inventeurs ont donné samedi dernier, de 17 à 18 heures et de 20 h ½ à 21 h ½ deux radioconcerts vocaux et instrumentaux qui ont révolutionné tout le monde de la T.S.F. et que l’on nous dit avoir été perçus jusqu’à Paris.

Divers instruments à vent et à anches y prirent part, ainsi qu’un ténor, une basse chantante et une cantatrice, donnant successivement des auditions de soli, de duos, de musique d’ensemble alternant avec des airs de “sifflomanne” (?) et de phonographe. On entendit parfaitement entr’autres des fragments de Parsifal, le grand air de la Tosca, Rigoletto, Vision fugitive, ….,Puppchen, la Marseillaise, la Brabançonne, etc.

Disons aussi, au risque de violer même le secret professionnel, que le concert de téléphonie sans fil du soir était donné à la demande expresse de S. M. le Roi qui, s’intéressant aux expériences comme ses nombreux et fidèles sujets, désirait se rendre compte par lui-même ainsi que S. M. la Reine et les petits princes des résultats acquis à ce jour.

Ainsi que l’on peut s’en rendre compte, un grand pas vient d’être franchi dans le domaine de la radiotéléphonie qui est appelée à révolutionner les communications à grande distance.

Pour ceux de nos lecteurs qui n’auraient pas encore eu la bonne fortune d’entendre la radiotéléphonie, disons qu’à notre demande et à leur intention, les expériences se poursuivront encore pendant quelques jours. Les transmissions auront lieu, quoique irrégulièrement, vers 8 h 3/4, 9 h 3/4, 11 h 3/4, 13 h 3/4 et 14 h 3/4 et dureront environ vingt minutes chaque fois. Deux concerts seront encore donnés mercredi et samedi vers 17 heures.

On peut distinctement les entendre en utilisant n’importe quel bon appareil de réception de T.S.F. (qu’il soit monté en Oudin ou en Tesla), muni d’un détecteur à cristal extra-sensible (galène F.L. de préférence) ou d’un détecteur à gaz ionisé (valve de Fleming ou Audion de De Forest). L’accord de syntonisation doit se chercher au cursage dans les environs de 1.000, 1.500 mètres de longueur d’onde.

                                                                     Scheidt-Boon.