Le document concernant le conflit Buta-Bambili, que le Gouverneur Général du Congo, Maurice Lippens, a remis au Premier ministre

Voici le texte concernant ce conflit, dans la biographie nationale de M. Franck:

Rompant avec la politique traditionnelle du département, le ministre Franck nomma M. Maurice Lippens gouverneur général du Congo. Il s’en expliqua en ces termes : « On s’est bien demandé quelles étaient les raisons qui avaient  amené le Gouvernement à choisir M. Maurice Lippens comme gouverneur général de la Colonie. Au moment où le Congo traverse  une période d’industrialisation, il était nécessaire d’avoir à la tête de la colonie un homme  ayant une expérience personnelle des grandes  affaires industrielles et commerciales, et en même temps des questions administratives…Il faut se féliciter de voir à la tête des affaires coloniales un homme nouveau, sans attaches avec le passé… Pourquoi admettrait-on comme principe qu’il faut, comme gouverneur du  Congo, un homme qui a séjourné longtemps dans la colonie ?… Le choix du Gouvernement belge a, au surplus, été favorablement accueilli dans tous les milieux ». Le principe de la décentralisation, que le ministre espérait voir triompher sous la haute direction de M. Lippens, était excellent en soi. Mais, pour l’appliquer avec succès, il eût fallu tant au département qu’à la colonie, faire preuve de la plus grande souplesse. Il semble bien que le ministre et le gouverneur général aient eu une personnalité trop accusée pour se plier aux exigences de la nouvelle politique. Un vif conflit s’éleva entre les deux hommes, au début de 1923, à propos de l’achat de matériel Decauville destiné à la construction d’un chemin de fer dans le Bas-Uele. L’avis du gouverneur général n’avait pas été demandé et celui-ci était adversaire d’un chemin de fer à écartement aussi réduit. Après un copieux échange de télégrammes entre le ministre et le gouverneur général, celui-ci démissionna, refusant de transiger sur un principe qu’il considérait comme essentiel : l’obligation de consulter le chef du gouvernement au sujet des importantes immobilisations à faire à la colonie.

On y parle de “deux personnalités trop accusées”, il faudrait peut-être sous-entendre “trop têtues”. Et Mr Franck aurait eu, vu sa position, le dernier mot dans cette affaire.
Concernant les deux dernières lignes: il ne s’agit cette fois pas du gouvernement belge…